La gastronomie a-t-elle sa place à bord ?

Pareil. Une des blagues familiales, souvenir d'un bon mot de nos filles alors qu'on était sous tourmentin et artimon arisé en essayant d'éviter un cyclone dans l'océan indien : "maman, on mangerait bien des crêpes".

Il fut un (grand) voilier de course du précédent millénaire à bord duquel la femme du propriétaire demandait à chaque équipier ce qu’il fallait embarquer pour manger et fumer.
(Je ne me rappelle plus du nom, mais Oiseau de Feu ne le surprendrait pas)

Bien sûr que la gastronomie a sa place à bord, la preuve...😁😏

Je naviguerai bien avec ED850.
Sur mon bateau certains disaient que c était 3 étoiles, il faut dire que l on a toujours cuisiné à bord.

C'est une des plus belles occupations à bord.

Le sujet mérite quelques anecdotes !
Je ne vais pas me la jouer "bon cuisinier", car je suis nul. Mais depuis que nous naviguons en famille (20 ans), nous faisons un effort. Les meilleurs repas sont ceux que nous préparons en mer ou au mouillage avec le poisson où les fruits de mer que nous pêchons quasi quotidiennement.
Mais quand j'étais jeune (à partir de l'âge de 17 ans) avec les copains... N'importe quoi. Pourtant, nous n'avons jamais été pauvres au point de ne pas pouvoir nous nourrir sainement à bord. Au bout de 2 semaines, on était content de remettre les pieds sous la table chez les parents !
Exemples de menus (par personne) :
- baguette entière + un camembert + 3 bières (habituellement le midi)
- pates + 1 camembert fondu + 1/2 bouteille de Whisky (habituellement le soir)
Et on recommence le jour 2 !

Par contre, même si on mange généralement bien, beaucoup de poissons, crabes, coquillages, frais pêchés ou du marché de tous les pays, on se rend compte que la France est vraiment LE pays de la bonne bouffe. Il y a ponctuellement de bonnes choses un peu partout, mais la variété, la diversité, à tous les niveaux, je ne vois pas vraiment d'autres pays qui arrivent au delà de la cheville.
Les bons fromages, les charcuteries diverses, les viandes avec autant de recettes, on ne trouve pas ailleurs. On est gourmet par atavisme.
Le ravitaillement dans les ports étrangers est parfois frustrant.
Et généralement, sur les bateaux français, au mouillage comme en mer, le repas est important, cuisiné et gouteux.

Les fromages en mer c'est un sujet délicat.
Souvenirs d'une cohabitation compliquée avec un camenbert au lait cru et un Maroille dans un Muscadet...

Ça fait plaisir de vous lire, la gastronomie française nous suit en mer...

Effectivement Django, l'inventivité est un sujet à explorer. Ma mère savait faire une soupe avec trois fois rien (La guerre oblige). Certains navigateurs dévoilent parfois dans leurs vidéos des recette de cuisine faites quant il ne reste presque rien dans le placard.
Il serait intéressant de recueillir ces recettes de marin faites avec trois fois rien dans une répertoire...

Bien manger à bord est indispensable. Dans notre Marine nationale, c' est un
principe gravé dans le marbre.
Et puis, il faut s' imprégner du terroir des escales.
Fish and ships en UK, chaudraie en
Écosse. Mais le must absolu, c' est aux Scillys où on pêche des lieus énormes. J' ai mes coins...

Ce jeux de mot est complètement con, j'adore !
Merci ED850, si tu en as d'autres, je prends...

En Ecosse le ''haggis'', cit. Wikipedia:
_Il existe de nombreuses recettes mais il se compose généralement d'abats de mouton (poumons, foie, cœur), d'oignon, d'avoine, de graisse de rognon de mouton, d'épices et de sel. Traditionnellement, cette préparation est enfermée dans une panse de mouton et cuite pendant quelques heures de cette manière, faisant ainsi ressembler le haggis à une sorte de ballon dans une poche.
_
Apres vous, je vous en prie :)

C'est super bon quand c'est bien fait.

Les meilleurs coqs de la MN etaient (sont?) à bord des SNLE. Et étaient souvent mutés d’office à la demeure présidentielle; au grand dame des sous-mariniers😭.

Je vous ferais un Haggis accompagné de tartines de Marmite et des petits pois à la mente, mdr

Les sens dont le goût ne sont-ils pas décuplés en mer ? (Ça me rappelle un autre sujet) un saucisson bien sec coupé avec l’opinel ou un bout de pain avec des rillettes n’ont jamais été aussi bons qu’en mer. C’est pareil pour les boissons ! La bière fraîche après avoir mouillé dans une crique abritée, après une après midi de navigation musclée et ensoleillée c’est un must (mon avis personnel). Il y a la soupe chaude sur un convoyage hivernal dans un autre registre :-)

Bjr
J'ai la grande chance d'avoir un bon équipier qui de plus est un passionné de cuisine.
L'hiver il prépare anchois, rillettes de maquereaux et autres.
A bord déjà pain spécial longue durée fait par son boulanger.Lorsqu'il est possible il commande à ces amis pêcheurs en mer homard, vieille,ou autre.
Un ragoût de vieilles, sans commentaire.
Pas de mayonnaise en tube mais faite à bord avec les oeufs des poules de ma femme.
Mon cuisinier arrive toujours à bord avec un tas d'arômes et herbe.
L'apéro toujours des toasts
Très très rarement des conserves
Thé à 16h spécial, testé sélectionné
Enfin un 3 étoiles à bord
Heureusement car je suis nul en cuisine, à part omelette et bananes flambée

On est à deux à aimer les bonnes choses et du temps on a suffisamment à bord pour ce faire plaisir et plein des anecdotes : la soupe délicieuse préparée et dégustée dans la houle, les macaronis au four qui sortent tous seuls avec leur plats du four (vague latérale) .. langouste pour remplacer la viande dans la sauce bolognaise, le goût du pain au levain, on utilise le levain même pour les crêpes..nos propres olives, confitures, et …

Aïe aïe pour certain au verdict d une prise de sang

Hummm ??

Ah, on comprend mieux😂😂

Bon on leur souhaite pas,mais il est vrai que cette manière de se nourrir se paye souvent un jour où l'autre,mais bon, au delà de l'aspect diététique,je dois dire que pour moi qui me nourrit essentiellement de legumes et de fruits, la recette du haggis, donnée par Roberto me soulève le cœur...oups,excusez moi,je dois interrompre mon texte pour aller vomir...

quand on dépense des calories, il faut d'abord les absorber.

La cambuse est un des postes le plus important à bord. Quand on navigue, c'est plutôt salades diverses et variées et au mouillage ou au port c'est plats chauds, soupes, carbonara, pâtes au pistou , bolognaise, pizza maison, tajines divers et variés. Pour les 1/4 de nuit, il y a toujours une soupe rapide ou des ramen instantanées. C'est pas gastronomique, mais c'est pratique et sympa à partager aux changements de 1/4. Les premiers jours de nav', c'est souvent des plats élaborés à la maison. Et tout le tour de Méditerranée on trouve du frais partout et des produits de qualité. Sans oublier le Portugal. Et la cocotte minute est un indispensable à bord pour préparer des plats rapidement.

Il y a déjà bien longtemps je convoyais un cata de 20 M ( Micaline ) pour la Martinique, 8 à bord et un chien , à 2 j de l arrivée il nous restait un paquet de lasagne et une boîte de canigou ,je vous laisse deviner, pas l idéal mais on avait fain

Ils ont magé le chien.
Hot dog.

de l'avantage d'avoir un gros chien plutôt qu'un chien de manchon sur lequel y'a rien à manger

Il en faut de l'équipage pour convoyer un cata de 20m..et le chien contre les actes de piraterie >|<..

L’endroit participe aussi à la cuisine, avec juste 2 feux, c’est bien mais limite, nôtre vie à changer avec le four solaire, un couple qui n’en avait pas l’utilité et qui avait une vraie nous l’a gentiment offert, sans y croire nous avons essayé avec des légumes en lamelles, ail, huile d’olive sel, poivre..un délice, par la suite des filets de poulet, du poisson, c’est le moment où nous avons réduit les nouilles chinoises, et on devient inventif, l’avantage pas besoin de gaz.

Hello @ConstanceD,

Sur la question de l'autonomie, de notre côté on aime bien manger que ce soit à la maison ou à bord, mais on aime pas trop gérer l'approvisionnement des produits de base en grande surface.

On est donc sur le même rythme qu'à la maison, un gros "Drive" toutes les 3 semaines qui va contenir toute l'épicerie sèche et les produits de base de grande surface qu'on complète avec marché / fournisseur locaux pour la partie primeurs / boucherie / charcuterie proche de la maison ou du bateau. (pour la pêche je compte sur mon fils).

Je réutilise d'ailleurs d'une fois sur l'autre une même liste de base pour ce drive qui correspond à peu près à l'approvisionnement de début de croisière de 3 semaines (j'en ai une aussi pour un séjour d'une semaine).

On pourrait techniquement tenir les 3 semaines avec ce premier appro (le frigo du 411 est bien grand et bcp de place dans les coffres / fonds du carré), mais on le complète en général de manière opportuniste pour le plaisir par des produits locaux aux escales.

On cuisine à peu près autant à bord qu'à la maison mais en général de manière plus simple (rationalisation du nombre de gamelles par rapport à la cuisinière 2 feux et la vaisselle). Qq recettes tirées du 'Thermostat 6 beaufort' des Glénans que l'on a adoptée (les classiques Saucisses lentilles, Rougail saucisse etc).

A voir comment ça évoluera l'année prochaine quand on passera dans le clan des "sabbatiques" comme on les appelle parfois ici ;-)

Je crains de plomber l'ambiance gastronomique. Sur mon 20 pieds, un réchaud "Jetboil" qui produit de l'eau chaude pour des plats lyophilisés, des nouilles chinoises, des potages instantanés, du couscous en sachet, le thé et le café (cafetière à piston en inox et isotherme, le bonheur). À coté du chaud : du pain noir longue conservation, compotes, chocolat, crèmes Mont Blanc, barre bretonne, saucisson, pâté Hénaff, cornichons, lait et céréales, tomates l'été et fruits frais.
Un petit Quincy, 2 ou 3 bières. Coté argenterie et porcelaine : mon Leatherman, des gobelets en silicone, des couverts en plastique Decathlon qui font fourchette à un bout et cuillère à l'autre. Un frontale plutôt que des chandelles.
Pas de quoi faire un diner de gala, mais les calories sont là, le service est rapide, même en navigation (merci le cardan!), et le plaisir aussi. J'ai à bord 4 ou 5 jours d'avance, pour pouvoir filer quand l'envie me prend sans souci d'avitaillement.
Mais si je me retrouve face à un confit ou à une omelette, je fais honneur! Et c'est sur que sur une unité plus conséquente, je cuisinerais pour de vraI
Après, quand tu as passé dans ta jeunesse des semaines entières à te nourrir de rations de combat, il t'en faut peu pour avoir l'impression de bien manger!

ConstanceD
J'ai des souvenirs de repas pantagruelliques sur mo Muscadet : blanquettes à la cocotte minute , bar (pêché à bord) au court bouillon servi à même la table à carte (heureusement amovible) , cailles aux raisins , currys divers et variés etc.
Le tout sur un camping gaz un feu.
Le fin du fin , la ratatouille maison épluchée en mer dans le coqpit , cuite à la cocotte , servie avec une tranche de thon grillée.
Juste le temps de faire Sauzon-La Turballe.

J'étais seul

Bonsoir,
À bord d’Ar-men, nous mangeons très bien en grande navigation. Lors de nos transats A/R, mon épouse nous a concocté de bons petits plats malgré une météo pas toujours gentille. J’avoue que parfois, j’étais ébahi devant sa dextérité: elle est vraiment douée.
Poisson, viande, soufflés divers et variés, riz au lait, tartes, gâteaux. Tout ce qui peut être fait à la maison est transcrit à bord.
Et pour le grand bonheur de l’équipage.
C’est quand même plus sympa d’avoir le ventre (bien) plein pendant les quarts.
Bonne soirée,
Patrice
PS: au fait, c’est quoi les lyophilisés ????????

Le lyophilisé a des avantages,tu trouves de très bonnes sauces, j’ai fait du riz aux oignons avec des tranches de corned-beef et une sauce madère (en sachet)

Bonjour,
Ma question était un tantinet provocatrice…
Mon épouse ayant été prof de cuisine, elle fait elle-même ses sauces.
Le frais est privilégié à bord (grand frigo et machine sous vide). Un congélateur pour les surgelés.
En dernier ressort, quelques denrées assez surprenantes comme le jambon en boîte permet de confectionner tout un tas de plats délicieux.
Le lyophilisé n’est pas utilisé à bord, hormis quelques soupes en sachet, bien pratiques quand la mer est vraiment fâchée.
Bon appétit,
Patrice

Bonjour,
Faire ou non de la bonne cuisine à bord est une chose.
Prévoir un environnement sécuritaire pour l’officient en est une autre.
Comme je tiens à l’intégrité physique de ma petite femme, j’ai sécurisé son coin atelier cuisine:
-sangle de maintien
-cadre inox sur la gaziniere
-plaques inox sur les cloisons bois
-extincteur et couverture anti-feu à portée
-tablier long
-gants et maniques

Les coins cuisine d’origine ne sont pas du
tout conçus pour la préparation des repas en haute mer.
Pensez y pour éviter au maximum les accidents, toujours graves (feux, brûlures)
Bonne journée,
Patrice

Gastronomie bretonne incontournable : pâté Hénaff et cornichons...

Le pâté Henaff, le pâté du mataf….

Ne vas pas crier ça en pays Bigouden...

www.henaff.com[...]-musee/

C'est vrai que c'est plutôt dégueulasse,et pourtant je suis breton.

C'est assez épicé.
J'aime bien , surtout par nostalgie de ma période Marine Nationale .
Après un 0à4 musclé en hiver , on est prêt à bouffer n'importe quoi.

Que celui qui n'a pas au moins une boite de pâté Hénaff à bord lève la main....

Moi , c est mauvais

En y repensant, je crois bien que la dernière fois que j'en ai acheté... c'était pour un premier avitaillement à Paimpol, ça faisait partie du processus d'acclimatation ! C'était en... ouh ya très longtemps.
Jamais plus.

Ils boivent pour faire passer le gout.

Lorsque je suis arrivé à Brest en 85 on m'a dit "on reconnait les bretonnes dans les bistrots au vin rouge devant elles".
Authentique (et vérifié à Douarn)

Tant que ma femme acceptera de me suivre à bord la gastronomie aura sa place.
On mange assez rarement de la viande à bord mais je garde un souvenir ému d’un pigeon aux petits pois.
Les Spritz, c’est à terre et en Italie exclusivement.

Quand j'ai embarqué des équipier(e)s pour voyager en Méditerranée j'ai été surpris de constater qu'ils s'attendaient à ce que j'adopte leurs habitudes alimentaires pour 15 jours alors que je vivais plus de 6 mois à bord. La seule qui n'était pas exigeante avait des problèmes digestifs mais était prête à amener de la nourriture adaptée quand je lui ai demandé son avis avant son arrivée !
J'ai bien sûr tenu compte des goûts de tout le monde mais cette inflexibilité m'avait surpris, surtout chez les plus jeunes.

On peut même se passer de réchaud par gros temps :