Documentaire Marins de Terre-Neuve

En voulant voir la vidéo d’un heonaute, YT m’a proposé ça.(merci l’algorithme !)

En ligne depuis 3 jours, documentaire sur les Terre Neuvas, 1h25.

Moins précis et moins complet que le récit de Jean Recher (”le grand métier: journal d'un capitaine de pêche de Fécamp”ed. Plon), ce documentaire a néanmoins la force des images et des témoins, qui racontent cet autre monde, dans le Fécamp et l’Atlantique du siècle dernier.

Un bel hommage pour ces forçats.

FJ

L'équipage
21 sept. 2025
21 sept. 2025

Sur le même sujet, l’exposition sur les "graviers" de Saint Pierre et Miquelon fin 19ème, début 20ème à Saint Malo. De vrais forçats dès leurs 12 ans😱.
Surle sujet:
www.slate.fr[...]ue-nord

22 sept. 2025

Merci pour le lien, je ne connaissais pas, très intéressant....Quelle époque horrible pour les enfants.

Gravier ou mousse sur un Terre Neuvas... Ca me rappelle ce poème de Jacques Prevert sur la colonie pénitentiaire de Belle Île,

FJ

22 sept. 2025

J’ai trouvé le lien du

Disponible jusqu'au 6 novembre

22 sept. 202522 sept. 2025

Merci pour ce lien, moi qui suis né à Fécamp et qui y ait fait mes études jusqu'au lycée, je suis imprégné de cette époque. J'ai connu les 2 grands derniers chalutiers de la grande pêche, le Dauphin et le Shamrok je les ai vu désarmés aussi. A l'époque, pour les Fécampois et à 20 kms à la ronde, c'était la consternation. Et des familles sans revenus du jour au lendemain, après la crise pétrolière, et le début du chômage en France.

C'était l'époque ou la morue salée ne valait rien, comparé à maintenant. On en mangeait chez moi tous les Mardi soir, mon père passait sur le port à Fécamp après le boulot, il avait sa source, et ma mère faisait dessaler la morue au fur et à mesure. Mardi soir, morue, patates à la crème fraiche de la ferme, quel régal !

Vous avez la rudesse du propos, la rudesse tout court des Cauchois de Fécamp ou Dieppe, souvent des ouvriers de ferme qui partaient à Terre Neuve, pour une meilleure paye, pour élever les gosses, et puis faire en sorte que personne ne manque de rien à la maison. Enfin, on se contentait de rien à Fécamp et aux alentours.
J'ai ressenti dans ce reportage, des émotions, des vieux propos, avec l'accent Cauchois, comme à la maison, une sorte de remontée de vieux souvenirs d'enfant, d'ado que j'étais à la fin de la grande pêche. En fait, les gens de cette région avaient cette capacité de résignation face au dur travail. C'est comme cha pi cé tout. Une grande dose de fatalisme lors d'évènements malheureux ou moments de vie pas très gais.

24 sept. 2025

J'avais d'abord lu cet été le livre de Jean Recher "Le grand métier", qui relate cette vie de terre neuvas, et j'ai grandement apprécié le reportage pour illustrer et donner corps à cette lecture.

Bien sûr, le livre est plus complet et précis. On y découvre la vie du bateau et toute la dimension stratégique, comment un capitaine doit constituer son équipage, un équipage héterogène mais fiable, avant que les bons éléments s'engagent ailleurs et au'il ne reste que les marins douteux, ou aussi comment le capitaine, année après année, construit ses propres "instructions nautiques" qui ne le quitteront jamais (connaissance des fonds, repérage des parcours et habitudes de la morue...).

En revanche, le livre, s'il relate la dure pénibilité des conditions, n'a pas sur ce point, pour moi, la force des images, la plus value du documentaire; j'ai enfin pu visualiser comment les équipages s'organisaient sur le pont pour débiter les poissons à une allure incroyable (courir un marathon à la vitesse d'un sprint), endurer les paquets de mer, les blizzards, le froid, la glace...ça n'est pas le goulag mais ça y ressemble.

J'ai eu une pensée pour Héo et ses débats, quand il parle de la "priorité à droite" et comment il peut sanctionner les malpolis (donc oui, il y aurait une priorité à droite en mer...mais je ne veux pas relancer le débat Ripam OMI et tutti quanti !)

Quelques dissonannces : Jean Récher parle plutôt des quarts de 18h que de 12h. (6h pour manger et dormir avant de repartir sur le pont)
La période d'occupation a été plutôt intense pour eux, ils devaient nourrir les troupes et soutenir la France (libre), mais la sortie de la guerre n'a pas été très reconnaissante pour le travail fourni.

En tous cas, les deux, livre et documentaires, se retrouvent et font echo lorsqu'ils lèvent un voile sur les côtés sombres du métier, la violence, la maltraitance, la mort.

Jean Recher parle des cauchois, qu'il apprécie avoir dans son équipage, des bosseurs fiable et taiseux.

23 sept. 2025

Sur l’époque du Shamrock, (re)voir le film "Le crabe tambour".
fr.m.wikipedia.org[...]_(film)

23 sept. 2025

Il y a quelques dizaines d’années j’assistais au départ d’un des terre-neuviers. Je ne me souviens plus s’il s’agissait du Shamrock ou du Viking. Il me semble qu’il y avait aussi le Dauphin à Fécamp. Bref, beaucoup de monde sur les quais. J'ai gardé l’image de ce marin assis sur un bollard en face du Bout Menteux, qui pleurait de voir ses camardes partir sans lui. C’était probablement la dernière marée de ce terre-neuvier.

24 sept. 2025

Oui, biensur, Le Dauphin c'est le dernier grand chalutier de Fécamp.

Le Shamrock a été désarmé peu avant.

24 sept. 2025

J'ai le souvenir d'avoir été démonter l’électronique, qui était en location a la CRM, a bord du dauphin avant son départ définitif de Fécamp.
Le quai était noir de monde pour le saluer, la tristesse était grande.

23 sept. 2025

Reportage sympa avec quand même une tonalité un peu misérabiliste.

23 sept. 2025

Il me semble que le terme "misérabiliste" est très au dessus de la réalité de la vie de ceux qui travaillaient la morue.

23 sept. 2025

Non, pour des ouvriers ils touchaient pas mal, et le terme de "goulag" dans le reportage m'a semblé assez hors-sol. Travail dur certes.

24 sept. 2025

Ils touchaient pas mal, à condition 1/de revenir (le mur des naufragés à Paimpol témoigne du nombre important de morts en mer) 2/ que la pèche soit bonne.
Oui on était pas chez Staline, mais pour les gamins, franchement, entre les conditions climatiques, la promiscuité et la violence, physique et sexuelle, on est pas loin de la prison.
Pour moi, un goulag version capitaliste (vous y allez librement) au bénéfice des "gros du quai" (les armateurs, je crois que c'est dans le doc sur les graviers qu'ils sont nommés comme ça)

En revanche, les graviers, ils ne touchaient quasi rien, étaient saoûlés du matin au soir (1 litre de vin par jour + 1 boujaron d'eau de vie le matin et 1 le soir), et trimaient dans des conditions peut-être moins terribles que sur un bateau, quoique la violence du contremaitre semble bien présente, et la durée en faisait une torture.

Après oui peut-être que le ton/la voix du reportage peut faire misérabiliste, mais ça n'enlève rien à la misère subie par ces enfants.

24 sept. 2025

Que des enfants dorment avec de la vermine dans des habits trempés, entassés dans des abris de fortune non étanches à la pluie, sans lumière, sans aération, sans chauffage après une dizaine d’heures de labeur pour quelques sous par jour n’est pas similaire au goulag ou au bagne?

24 sept. 202524 sept. 2025

J'avais de la famille, des cousins de mon père qui ont fait Terre Neuve.

Le goulag, je ne sais pas, la prison, je ne sais pas.

Des conditions hors normes, durent, proches du supportable pour un humain: sûrement.

Mais je suis trop jeune, mes parents ne sont plus, eux auraient su me dire, mais comme beaucoup, nos parents partent avec leurs souvenirs et nous autres les enfants n'avons pas été assez curieux pour les transmettre ensuite.

@ Lulu2, ah eul bout mâteux pi eul trou à tchien 🥰 ( en phrasé cauchois ) 😉

Si tu es du coin, mes premiers jobs d'été, c'était chez BOGA, et BUQUET....lointains souvenirs

24 sept. 202524 sept. 2025

Si le reportage vous a plu, Je vous conseille le livre sur le sujet, qui donne un peu plus de détails sur la difficulté que rencontrait ces marins :
www.amazon.fr[...]6770350

24 sept. 2025

Merci, c'est dans ma liste =)

24 sept. 2025

Oups, fallait lire :des conditions dures, proches.........

24 sept. 2025

Y avait eu récemment un reportage international sur les pêcheurs indonésiens sur les bateaux chinois de calmar... édifiant...

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

Phare du monde

  • 4.5 (69)

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

2022