Un poêle à bois qui a l'air sympathique

J'ai découvert un peu par hasard des vidéos sur ce joli poêle à bois fabriqué en petite série par des passionnés, et je vous le partage, puisque nombreux sont ceux qui ont une telle installation à bord :

tibrazie.com[...]/
Bon, je n'approuve pas la totalité des concepts (typiquement, le minuscule four ne sert vraiment pas à grand chose)
Mais au global, plein de bonnes idées, avec une très bonne efficacité (double combustion), peu d'émissions, et surtout une forte inertie thermique. Et avec ca, une finition qui semble exceptionnelle !

Par contre, en creusant le sujet, j'ai vraiment l'impression que la qualité du bois reste un incontournable, et je suis plus dubitatif sur l'approvisionnement en petit bois ultra sec en grand voyage...
Après, il parait que s'il est coupé très fin, il est possible de faire sécher très rapidement du petit bois, mais personnellement, je n'ai pas d'experience sur le sujet. Je suis un grand amateur de crâmage de bûches détrempées.

L'équipage
2h

Merci pour ce partage. Effectivement, ce petit poêle a l'air bien sympathique - comme beaucoup d'autres par ailleurs. Je n'ai pas regardé dans le détail, mais j'ai l'impression que la chambre de combustion ainsi que l'orifice pour entrer les bûches m'ont l'air bien étroits. Ce qui mène à deux inconvénients : 1) il faut recharger souvent, 2) il faut découper les bûches en petits morceaux, ce qui prend pas mal de temps et d'énergie.

Lors de mes recherches (avant d'installer un poêle à gazole) j'avais fini par me diriger vers des petits poêle vraiment rustique (je me souviens d'un fabriqué dans un tronçon de grosse poutre acier de section carré), avec un mode de fonctionnement type "turbo" : c'est à dire avec un tube qui emmène de l'air frais directement au coeur du foyer ce qui augmente le rendement. J'avais pris contact avec l'artisan qui les fabriquait - un breton, si je me souviens bien - mais finalement on n'a pas conclu.

Pendant de longs mois (années), on a pensé à bord que le poêle à bois était ce u'il nous fallait. L'argument central étant l'accès au carburant quasiment gratuit. Mais à y réfléchir à deux fois, rien n'est tout à fait gratuit : faire son bois ça prend du temps et de l'énergie. Il faut le trouver, le ramener à bord (en annexe ?), le tronçonner (tronçonneuse électrique ou à essence, il faut alors avoir de l'essence à bord ce qui n'est plus notre cas), le débiter à la hache, le sécher, le stocker (au sec bien sûr), et ensuite une fois que le poêle est allumé il faut entretenir le feu. Bref, c'est beaucoup de travail : certes c'est du travail en plein air qui peut être agréable, mais néanmoins ça demande du temps. Or dans notre cas - vie à bord à temps plein avec trois enfants en bas âge - le temps est plutôt une ressource rare.
Le gazole, on l'a acheté pour 60 centimes du litre en Tunisie. On a fait le plein de nos 600 litres de réservoir. Du coup, le poêle nous aide à le consommer sinon il va rester longtemps dans les cuves...

Concernant le stockage, j'ai fait un petit calcul. En ce moment, il fait 7 ou 8 degrés la nuit là où nous sommes. On chauffe la nuit avec environ 1,5 litres de gazole pour 12h (poêle Refleks réglé au minimum). D'après ce que j'ai lu, d'un point de vue énergétique 1 litre de gazole équivaut à 3,5 kg de bois - à condition que le rendement du poêle soit équivalent. Sachant qu'un poêle donne son rendement optimal quand il tourne vraiment chaud, j'imagine qu'en le faisant tourner pendant 12h la nuit à mi-régime, le rendement ne serait pas optimal. Donc, à la louche je dirais que pour l'équivalent de 1,5 litre de gazole brûlé de manière optimale, il faudrait brûler 7 ou 8 kg de bois à mi-régime du poêle. Sur un mois, ça fait déjà entre 200 et 250 kg de bois. Ca peut paraître encore raisonnable mais c'est parce que l'hiver n'est pas encore rigoureux. S'il fait plus froid, les chiffres peuvent vite prendre un facteur 2 voire plus j'imagine. Donc se chauffer 100% au bois sur une unité comme la nôtre (qui a un volume assez important) ce serait beaucoup de logistique, beaucoup de manutention, beaucoup de travail - rien n'est gratuit, même si on trouve du bois flotté partout. Donc on a opté pour le gazole, ce qui nous libère du temps, pour travailler, pour acheter le gazole... (rien n'est gratuit je disais, mais là le rendement est meilleur).

A l'inverse, nos voisins du moment ont fabriqué un petit poêle à bois maison avec des tôles soudées et des briques réfractaires. Ca va bien le faire pour eux. Mais ils n'ont qu'un seul gamin, un bateau plus petit, et surtout ils sont plutôt du genre "reste à quai" : ils stoquent le bois sur le quai et ne prévoient pas de naviguer bientôt. La cheminée est la transversale d'un but de foot en galva qui dépasse de 2m au-dessus de la bôme. Pour naviguer au printemps prochain, il laissera la cheminée quelque part dans un fourré m'a-t-il dit, pour la retrouver l'hiver suivant. Tout est possible !

Donc finalement, si c'est pour un chauffage principal pour vie à bord, le poêle à bois me semble intéressant à condition d'avoir du temps (ou de la main d'oeuvre dispo, comme par exemple, des ados désoeuvrés), de la capacité de stockage (au sec, et bien positionné en terme de répartition des poids), et un espace à chauffer pas trop important.


On a un petit willow, acheté à "a l'abordage" à La Rochelle.
Niveau bois, on a quitté la France avec près d'1 stère de chêne coupé en bûches de 15 cm, stocké dans les fonds (notre voilier classique a de la place). On réapprovisionne au fur et à mesure de notre consommation, essentiellement avec des dons. Au Canada et Alaska, tout le monde a des monceaux de bois et il suffit de demander. Je coupe ensuite avec une tronçonneuse à batterie.
Le poêle à bois nous sert quand il fait un peu frais, mais qu'on n'a pas besoin de chauffer en continu. Quand c'est vraiment froid longtemps et qu'il faut chauffer nuit et jour, on utilise notre chaudière au fuel.


2012-06-20 - Shetland - Sumburg Head

Phare du monde

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2022